Mexique Guatemala 2019
Samedi 30 novembre
Lac Atitlan
Santiago de Atitlan
San antonio Palopo
Panajachel
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Le lac Atitlan
Niché au cœur du Guatemala, ce lac hors du temps fascine depuis toujours. Surplombé par trois imposants volcans, il nourrit les nombreuses croyances des communautés mayas qui vivent le long de ses rives. Quand il s’agit de décrire un paysage aussi stupéfiant, il est tentant d’emprunter les superlatifs à des plumes renommées. « Le lac Atitlán est le plus beau lac du monde », a ainsi écrit le géographe allemand Alexander von Humboldt.
Il se dit aussi qu’Antoine de Saint-Exupéry, qui a séjourné au Guatemala après un accident d’avion en 1938, y aurait trouvé l’inspiration pour écrire Le Petit Prince. La montagne Cerro de Oro, au pied du volcan Tolimán, a d’ailleurs la forme exacte de son boa avalant un éléphant…
Une chose est sûre, grands auteurs et voyageurs anonymes ressentent un même choc devant ces eaux claires, surplombées de trois géants : les volcans San Pedro (3 020 m), Tolimán (3 158 m) et Atitlán (3 535 m). Leur présence imposante, presque magnétique, nous rappelle que le lac occupe une caldeira formée il y a 84 000 ans par une puissante éruption.
Depuis les pontons s’observe dès l’aube le va-et-vient des pirogues de pêcheurs et des barques à moteur. Ce sont les lanchas, des bateaux-taxis qui assurent la circulation entre les villages posés sur les rives.
Santiago de Atitlan
La première grande spécialité du village, c’est le tissage. ici, les gens continuent de confectionner et de porter au quotidien leurs habits traditionnels .
Du côté de ces messieurs, un long bermuda blanc à rayures violettes, brodé en son bas d’une frise multicolore de fleurs et d’oiseaux. Pour compléter la tenue, une chemise, généralement rouge ou blanche ,une grosse ceinture tissée dont les extrémités pendouillent entre les jambes et un grand chapeau de cow-boy.
Au rayon dames, c’est pas mal non plus. En bas, le corte : un grand morceau de tissu aux lignes géométriques enroulé autour de la taille (sorte de paréo maya, quoi). En haut, le huipil : un corsage taillé dans un carré, à l’encolure entièrement brodée à la main.
Cerise sur le gâteau : le curieux couvre-chef qu’arborent parfois certaines villageoises, sorte de large couronne en tissu rouge vissée autour de leur tête: le tocoyal
Dans la tradition maya, le tissage a toujours tenu une place importante. Pour leurs descendants, le vêtement traduit l’identité de celui ou celle qui le tisse : le lieu d’où il vient, la famille dont il est issu... voire la place qu’il tient dans l’univers.
Il n’y a pas si longtemps, les femmes guatémaltèques priaient avant de débuter la confection d’un vêtement et certaines se faisaient enterrer avec leurs outils de tissage !
Aujourd’hui encore, dans les communautés mayas, les villageois tissent les huipiles consciencieusement à la main.
Le métier à tisser de « ceinture » traditionnel, est souvent utilisé à genoux et reste la manière la plus fatigante de tisser. Les Espagnols ont introduit une autre forme
de tissage, maintenant beaucoup utilisée dans les communautés mayas; le métier à tisser de pied (à pédales), qui rend le travail plus rapide.
Les Mayas se battent pour la reconnaissance de leur art du tissage comme propriété collective…
« Les textiles sont des livres que le pouvoir colonial
n’a pas pu faire brûler ! »
n’a pas pu faire brûler ! »
« C’est ici qu’on retrouve notre histoire. Dans le jeu collectif des modèles, de leur géométrie et des couleurs, s’exprime la relation avec notre culture et avec la nature. C’est un art et une science de fabriquer nos vêtements.. »
Trois liens pour comprendre et respecter le travail d’artiste de ces tisserandes.
Maximon
Maximón poupée fétiche indigène. Il est hébergé dans une maison d'un membre de la confrérie religieuse, un spectacle inhabituel . Saint ou sorcier? Son origine vient d'un dieu païen le "Grand Mam", ancêtre Maya. Il fut créé par la désillusion de la religion Catholique et la dureté des évangélisateurs conquistadors.
Son rôle de fétiche religieux est d'aider les shamans pour protéger les voyageurs, prostituées, commerçants, jeunes filles, les semences, récoltes, etc. Mais il fait aussi l'objet de requête et de rituels douteux pour ne pas dire maléfiques.
En échange de ses services on lui offre du rhum, maïs, cierges, dévotions, fleurs, argents, confiseries, cigares, œufs, fruits, encens dont le pom ou le copal, que l'on retrouve à ses pieds. On lui concède tant de pouvoir, que les propriétaires de chalets et de maisons environnantes, affichent des photos de Maximón aux fenêtres pour éloigner les voleurs.
Son effigie est exposée dans un sanctuaire après la procession des Cofradías lors de la fête d'un Saint Patron, pour toute une année. À Pâques, il fait partie de la procession, mais retiré avant l'entrée du cortège dans l'église.
Le culte voué à ce fêtard et soudard, va jusqu'à lui accorder des pouvoirs sur la vie sexuelle des gens. Il peut faire le bien comme le mal, guérisons et sortilèges. Il a les bras et les pieds coupés par des maris dont les femmes les auraient trompés sous le pouvoir de Maximón. Les gens vénérent ce fétiche qui fume le cigare et boire des spiritueux et auquel ils ont grande confiance. Il est l'hôte à tour de rôle, d'un membre des cofradías qui lui fabrique un autel dans sa demeure .
L’église de Santiago
Sur les murs sont appuyées des statues de saints habillées aux couleurs des différentes confréries.
Plusieurs curiosités, notamment une vierge portant des jumeaux (vierge Marie adaptée au Popol vuh, texte mythologique maya rédigé en quiché où deux jumeaux, héros de l’inframonde, deviendront le soleil et la lune) et une statue de Dieu le père tenant un Jésus crucifié et une colombe-esprit saint sur les genoux
Le cloître , un endroit paisible
L’histoire récente de Siantago nous fut racontée par un responsable communautaire, que nous avons rencontré. Son père est mort lors du massacre du 2 décembre 1990
Massacre de Santiago Atitlán: un tournant dans la lutte des Mayas?
LE 2 DÉCEMBRE 1990, l'armée guatémaltèque a ouvert le feu avec des armes automatiques sur une foule non armée de 2 000 à 4 000 Tzutujil Mayas de la ville de Santiago Atitlan dans les hautes terres du Guatemala, à environ 160 kilomètres à l'ouest de la capitale. Quatorze personnes, âgées de 10 à 53 ans, ont été tuées; 21 autres ont été blessés. Deux semaines plus tard, en raison des pressions populaires massives et des protestations nationales et internationales, l'armée a été forcée de quitter sa garnison et Atitlan est devenue l'une des rares communautés guatémaltèques de plus de 10000 habitants à ne pas avoir de base militaire.
Ce qui s'est produit ce 2 décembre pourrait bien être le dernier incident d'une chaîne de violence politique qui a coûté la vie à 50 000 à 100 000 Guatémaltèques depuis 1980. (extrait d’un journal paru en 1991)
Aujourd’hui Santiago de Atitlan revit à travers ses enfants
San Antonio Palopo
Les femmes continuent en plus d’être tisserandes, leurs tâches de lavandières ou de marchandes
Le lac et l’église à San Antonio
Sur les rives du lac
Panajachel, la nuit
L’atmosphère animée bien connue de Pana est Calle Santander.
Cette rue est très célèbre pour faire du shopping
Mis à part les guatémaltèques Ladino, la ville est habitée par des descendants mayas, y compris
Kaqchiquel et Tz’utujil...
Santander abrite également une multitude de restaurants, d’agences de voyages, de magasins et
de cybercafés…
Un lieu qui fait penser à une kermesse perpétuelle où touristes, autochtones viennent faire la fête…Et nous étions samedi!
Nous avons préféré l’ambiance paisible et authentique des petits villages autour du lac…
Malgré tout nous avons pu admirer quelques travaux de tissage, broderie ou peinture créés par les villageois des alentours…
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